A voir, ce papier sur internet dont le propos est « l’automobile » et qui est susceptible de vous réjouir.
Son titre (Les petits constructeurs français. Salmson : des automobiles après les moteurs et les avions) est parlant.
Identifié sous le nom «d’anonymat
», le journaliste est reconnu comme quelqu’un de sérieux pour d’autres papiers qu’il a publiés sur internet.
Il va falloir remonter le temps… En 1890, Emile Salmson est un industriel reconnu dans le milieu des pompes pour les travaux publics et des moteurs fixes. Il est installé dans un petit atelier parisien lorsque deux inventeurs viennent lui proposer les dessins d’un moteur d’avion en étoile.
A l’étroit à Paris, il va s’installer à Billancourt comme d’autres industriels (Laffly, Renault…). La Société des Moteurs Salmson (SMS) va fabriquer des moteurs d’avion à partir de 1908 et, pendant la première guerre, va aussi construire plus de 3 000 avions (le 2A2 qui servira aux premiers vols de l’Aéropostale).
L’automobile à partir de 1919
En 1917, Emile Salmson décède et ses fils reprennent l’entreprise jusqu’en 1919 lorsqu’ils la quittent, remplacés par de nouveaux actionnaires qui nomment Jean Heinrich à la direction.
La SMS va se reconvertir vers la vitesse et passer de l’aviation à l’automobile. Salmson va commencer ses activités en construisant sous licence un cyclecar anglais afin de limiter la prise de risques financiers.
C’est le modèle G.N. (Godfrey et Nash) qui sera lancé au salon de Paris 1919. Grâce à la fiscalité avantageuse du cyclecar et une belle qualité de fabrication, ce sera le succès.
Reconversion réussie
En 1921, André Lombard, directeur commercial redoutable et pilote émérite à ses heures impulse la création de modèles propres à Salmson, le type AL. Un moteur performant est conçu par l’ingénieur Émile Petit : un quatre cylindres à double arbre à cames en tête, notamment sur les versions Grand Sport.
La marque produit deux séries de véhicules : les cyclecars AL (pour André Lombard), utilisant des moteurs petits mais très performants, puis les voiturettes VAL ( (Voiturette André Lombard), utilisant des mécaniques similaires mais sur des châssis plus lourds.
Succès en compétition
De 1921 à 1928, les Salmson, au radiateur barré par une croix de Saint-André, remportent 550 courses prestigieuses dans leur catégorie, talonnant les automobiles aux moteurs deux ou trois fois plus volumineux et puissants ; ainsi en 1927 où un modèle 1100 cm3 se paye le luxe d’une 2e place aux 24 Heures du Mans derrière une Bentley de 3 litres.
Salmson va aussi pulvériser dix records du monde en catégorie 1 100 cm³ (la limite pour les cyclecars), et ce, pendant plus d’une décennie.
Fin 1922, la SMS lance sa première voiture (Torpédo 4 places, conduite intérieure ou coupé), la 10 HP type D, 8 CV fiscaux, munie d’un moteur 2 ACT de 1,2 l. En 1925, l’État supprime les avantages fiscaux des cyclecars. Salmson va choisir une autre voie.
Nouvelle reconversion
Salmson va une nouvelle fois changer sa production. L’entreprise va s’appuyer sur ses talents de motoriste et décliner sa technologie des deux arbres à cames en tête sur un quatre cylindres de 1,3 l. A partir de 1926, une nouvelle 7CV (la VAL série 6) apparaît ainsi qu’une VAL série 7 dont les productions iront jusqu’en 1930.
La crise économique de 1929 rebat les cartes. Alors qu’un moteur 6 cylindres était prêt, Salmson se concentre sur le quatre cylindres et sort son modèle S4 (1929-1933) à grands renforts de publicité. C’est un modèle 7 CV qui présente de très nets progrès au niveau du châssis et des différents organes techniques.
Un modèle à succès décliné à l’envi
La S4-C (présentée en 1932) 8 CV est encore plus performante. Sa cylindrée est poussée à 1,5 l et propose une boîte électromécanique Cotal en option.
Les carrosseries de la marque sont élégantes et typées Art Déco ; elles sont déclinées en conduite intérieure, familiale 6 places, faux-cabriolet, coach, cabriolet ou roadster.
La première série dispose d’une magnifique calandre à volets thermostatiques. Suivent la S4-D à moteur 1,6 l et 9 CV fiscaux qui bénéficie d’un châssis rigide, de roues avant indépendantes, d’une direction à crémaillère, d’une batterie 12 V (2 éléments de 6 V) ou encore la boite électromagnétique Cotal à 4 vitesses en série. La tenue de route est excellente. La version S4-DA de 1936 dispose d’un moteur encore plus puissant (10 CV).
Le must avant-guerre
Une S4-61 (1938) bénéficie d’une carrosserie plus profilée avec un capot moteur abaissé qui dégage un pare-brise plus grand. Tous ces modèles remportent le succès. En 1937, Salmson va encore plus loin avec la S4-E qui sera le vaisseau amiral de la marque. L’empattement de 3 mètres en fait un vrai haut de gamme qui dispose d’un moteur de 2 3 l.
Elle sera présentée dans des concours d’élégance, notamment dans ses versions carrossées par Chapron. Elle est déclinée en berline, coupé et cabriolet et rivalise avec la Delahaye 135 ou la Talbot-Lago Baby. Malheureusement, Salmson n’investit pas dans la recherche…
Une fin dans la douleur
Après la deuxième guerre, le plan Pons qui va aider les constructeurs de voitures populaires (Citroën, Peugeot, Renault et Simca) ne fera aucune aide pour les constructeurs moyens. Salmson doit se débrouiller seul, relancer l’activité et imaginer de nouveaux modèles.
En 1950, la marque parvient à présenter le modèle Randonnée (références E72, G72… G80) une limousine 6 places luxueuse malheureusement conçue selon des normes anciennes ; la production sera restreinte. Enfin, pour relancer la marque, Salmson sort le coupé 2300S dessiné par Eugène Martin.
Un coach 2 portes 4 places de 103 ch se distingue dans les rallyes en 1954 et 1955 mais les ventes baissent sans cesse. La marque disparaîtra en 1957 après 27 280 voitures produites.
Bibliographie :
Créer un code QR/Historique, informations générales et vue d’ensemble de la création d’un code QR,(la couverture) . Disponible à l’achat sur les plateformes Amazon, Fnac, Cultura ….
Gueule-Rouge, 80 chevaux/01/II,Le livre .
Photographie/Personnalités/M/Clément Maurice,Ouvrage .
Tribologie/Lubrifiants/Lubrifiants solides et vernis,Ouvrage .