À première vue, c’est une Renault Initiale tout ce qu’il y a de plus normale. À première vue seulement, car si l’on y regarde de plus près, cette voiture a subi plusieurs modifications : grâce à une poignée spécialement conçue, les portières du côté gauche s’enlèvent sans outil, de même que le pied milieu, qui sépare les portières.

Les sièges arrière basculent vers l’arrière du véhicule et, sur les portières, des panneaux transparents laissent apparaître les renforts situés sous la carrosserie.

Ces modifications ont toutes été effectuées par les élèves de deuxième année de CAP réparation des carrosseries du lycée professionnel Léonard-de-Vinci, dans un but très précis : servir de véhicule pédagogique pour les sapeurs-pompiers du Sdis 53.

« C’est un travail effectué sur deux ans, avec une année d’étude et une année de réalisation, dans le cadre du chef-d’œuvre, la réalisation individuelle ou collective demandée aux élèves de CAP »

« Cela nous permet de faire des choses qui sortent de l’ordinaire, en lien avec le métier qu’on veut faire, mais qu’on ne fera pas dans la vie de tous les jours, comme la découpe du pied milieu. Et c’est valorisant de travailler pour les pompiers », se réjouissent Bastien Ramond et André Henocq, deux des élèves qui ont travaillé sur ce véhicule.

Il s’agit du deuxième véhicule pédagogique réalisé par des élèves du lycée pour le Sdis. Les pompiers s’en servent pour s’entraîner à désincarcérer des victimes d’accidents.

Le commandant Frédéric Queyroi est responsable de cette formation qui concerne les sapeurs-pompiers des treize centres de secours équipés d’un véhicule de secours routier.

« Nous avons un partenariat avec Renault, qui nous fournit ses modèles les plus récents, explique-t-il. Ces modifications nous permettent de reproduire les gestes d’extraction à l’infini, tout en visualisant les éléments de sécurité passive et active du véhicule. »

Les pompiers doivent en effet répéter ces gestes de nombreuses fois pour pouvoir les effectuer le plus vite possible.

« En intervention, le temps joue contre nous. Plus la victime est prise en charge rapidement, plus elle a de chances de s’en sortir. »

Pour ce qui est des gestes de découpe de véhicule, les pompiers les pratiquent sur des carcasses fournies par les casses automobiles. « C’est de plus en plus compliqué d’en trouver, regrette le commandant Queyroi. Cela représente une charge pour les entreprises. Nous réfléchissons à aller chercher nous-mêmes les carcasses. »

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