En consultant internet nous avons remarqué un article qui va vous intéresser. Sa thématique est « l’automobile ».
Le titre saisissant (Réveil Courrier du 24 février 2024) en dit long.
Sachez que le rédacteur (identifié sous la signature d’anonymat
) est connu et fiable pour plusieurs autres articles qu’il a publiés sur le web.
La date de parution est 2024-02-23 22:34:00.
Il y a peu, j’ai fait un rêve étrange. J’étais plus jeune et je me trouvais dans la rue, dans la Kiev soviétique, avec mon camarade de classe Leonid Chterenberg qui, à cause de l’antisémitisme de l’époque, a par la suite adopté un nom de famille faisant plus ukrainien. Dans mon rêve, Leonid est occupé. Il a une pelle à la main et je me tiens à ses côtés sur une route sèche, et pourtant, je sens que mes bottes se remplissent d’eau. Je les retire, les vide et les remets. Mes pieds restent secs, et malgré tout, régulièrement, de l’eau s’infiltre dans mes bottes.
Pendant deux ans après avoir servi dans l’armée soviétique, j’ai continué à porter des bottes militaires. Peut-être que je trouvais ça chic, ou alors c’était une sorte d’inertie psychologique – j’étais toujours sous l’emprise de l’armée, bien qu’étant de retour chez moi et menant une existence d’homme libre, autant que cela était possible dans la Kiev des années 1980.
Ce rêve m’en a rappelé d’autres que j’ai faits ces derniers temps – tous incroyablement vivants, et dont les détails restent avec clarté dans ma mémoire éveillée. Ils ne sont pas en rapport avec la guerre actuelle, mais je suis sûr que c’est à cause de ça que je m’en souviens. Mon sommeil n’est plus le même aujourd’hui – instable, inquiet et intermittent. Comme si j’écoutais le silence, et si j’entends une sirène d’alerte arienne, je me lève sans difficulté. Je me rends dans l’entrée, où je m’assieds sur notre petit banc rembourré. Je consulte la pendule pour décider si je dois installer de quoi dormir par terre, ou me laver la figure et préparer le café.
La fatigue de l’incertitude
Je ne suis pas le seul à vivre des rêves mémorables ces jours-ci. Même si nos corps n’ont pas été capturés par l’ennemi, nos esprits, eux, l’ont été. “Il n’y a pas longtemps, j’ai rêvé que je me retrouvais dans un camp de filtration en territoire occupé”, m’a raconté mon amie Oksana Tsioupa. Oksana n’a pas été victime des méthodes brutales qu’utilise la Russie pour traquer les civils pro-ukrainiens dans les territoires occupés, mais elle vient d’Irpine, une des villes en banlieue de Kiev qui ont été prises et ravagées par les Russes au début de la guerre. Elle s’est échappée à temps, empruntant une route qui, le lendemain, a été le théâtre d’un massacre.
Des journalistes du monde entier affluent en Ukraine. Depuis le Khrechtchatyk, la principale avenue de Kiev, depuis les cafés et les pubs, ils vont effectuer des reportages sur le deuxième anniversaire de l’agression à grande échelle de la Russie, le 24 février. C’est une bonne occasion de rappeler au monde l’existence de l’Ukraine.
Enthousiastes et dynamiques, ils interviewent les passants. Lesquels répondent lentement, peut-être à contrecœur. Ils ont l’air fatigués – fatigués de l’incertitude, fatigués du soutien hésitant de nos partenaires européen et américain. Mais peut-être que ce sont nos partenaires qui sont fatigués. Peut-être que ce sont eux qui imposent leur fatigue à l’Ukraine. S’efforcent-ils d’éroder le désir qu’a l’Ukraine d’obtenir un résultat juste – la libération de tous les territoires occupés par la Russie ?
Les raids aériens dictent le rythme des journées
Nous avons toujours su que, pour l’Ukraine, la victoire dépendrait de l’aide occidentale, mais ces derniers mois, alors que les fonds sont bloqués aux États-Unis et que l’Europe ne parvient pas à s’entendre, il nous est devenu de plus en plus difficile de garder foi dans ce soutien. Toutefois, si les réponses des Ukrainiens aux journalistes sont moins optimistes qu’il y a un an, le pessimisme n’est pas de mise non plus. L’heure est venue de se montrer réaliste – de comprendre que cette guerre sera longue, que nous devons apprendre à vivre avec elle.
Les efforts pour continuer à “continuer”, qui constituent une forme de résistance pour les civils depuis le début de l’invasion à grande échelle, nous coûtent aujourd’hui un peu plus d’énergie. Pour ceux des Ukrainiens qui ne sont pas au front, la guerre sert désormais d’arrière-plan à leur vie, et les alertes aériennes font partie du quotidien tout autant que les bulletins météo. Presque tous les Ukrainiens ont une appli sur leur portable qui les prévient du risque d’attaques de missiles ou de drones. Les raids aériens représentent une variable régulière dans les projets d’une journée, quand il faut passer des heures dans les abris, ou dans les couloirs des appartements et des bureaux.
La fin du mois de février est synonyme de fin de l’hiver. Le printemps sera précoce cette année – du moins, c’est ce que nous prédit Timko, notre marmotte nationale, qui vit dans un centre de recherches de l’Université nationale Kazarine de Kharkiv. Timko a été réveillé comme d’habitude le 2 février, mais il a continué à somnoler, ne s’intéressant absolument pas à son ombre, signe par lequel il “annonce” l’arrivée du printemps. Je crains qu’il n’ait guère dormi durant l’hiver, avec les
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